DEBUT XXème siècle :
Le roman policier moderne français
Au début du XXème siècle naît l'école moderne du roman policier français.
Le roman policier français évolue. Les héros de fiction sont devenus les « méchants » ; voleurs ou assassins occupent le devant de la scène. C’est la revanche des méchants sur le détective ingénieux.
L’enquêteur n’est plus forcément un policer. Au fil des romans, il va être gentleman-cambrioleur (Arsène Lupin de Maurice Leblanc), ou reporteur-détective (Rouletabille dans le Mystère de la chambre jaune de Gaston Leroux). Il arrive que le héros, jusqu’alors l’enquêteur, devienne le bandit comme dans Fantômas (Pierre Souvestre et Marcel Allain)

Mais la Grande Guerre (1914-1918) porte un arrêt de la littérature policière française : les maisons d'édition disparaissent, le papier devient rare et les jeunes auteurs sont partis à la guerre.
C’est en Angleterre et en Amérique que ces personnages de fiction trouvent un nouveau souffle dans un registre policier qui se diversifie : on va alors distinguer le roman d’espionnage, le roman de police judiciaire, le roman à énigmes. Et les auteurs américains vont créer un genre nouveau : le roman noir.
Si le polar américain a tenu le haut du pavé pendant plusieurs décennies, le roman policier français revient en force depuis le début des années 2000, notamment dans le roman noir.
XXème siècle : après-guerre

L’entre-deux guerre est marqué par l’arrivée d’un écrivain féminin britannique que le succès ne quittera plus : Agatha Christie met en scène deux personnages de fiction mondialement reconnus : Hercule Poirot et Miss Marple. Son premier roman sera publié en 1926 sous le titre «Le Meurtre de Roger Ackroyd». Elle excelle dans une narration particulière où le meurtrier est bien souvent le moins suspecté ou bien elle change les codes du genre en inversant les rôles de ses personnages : le narrateur, habituellement l’enquêteur, cède la place au meurtrier.


En 1949, un nouveau commissaire fait son apparition sous la plume de l’écrivain français Frédéric Dard. On retrouve le commissaire San Antonio dans 175 aventures, publiées entre 1949 et 2000 (A la mort de Frédéric Dard, son fils continuera à faire vivre le commissaire dans de nouvelles aventures jusqu’à aujourd’hui))
La série des San Antonio se distingue par un style nouveau : l’auteur emploie l’argot avec aisance, de mêle que l’humour. Le commissaire-héros qui est aussi le narrateur est présenté avec une attitude très désinvolte tant dans ses gestes que dans ces paroles. L’auteur invente de nouveaux mots : « J'ai fait ma carrière avec un vocabulaire de 300 mots. Tous les autres, je les ai inventés »




